Argentique et Neandertal

Par Christian Guillon

Depuis que le numérique s'est imposé sur l'intégralité de la chaîne, les choses se sont considérablement simplifiées pour les VFX.

Ne plus se préoccuper de faire passer les images d'un support à l'autre est un énorme soulagement.

C’est un peu comme pour la transition entre L’Homme de Neandertal et l’Homo Sapiens...

Neandertal évolue tranquillement dans les limites de ses capacités, c’est un très bon chasseur-cueilleur qui fait du feu et taille du silex, mais qui, malgré son gros cerveau, n’aurait sans doute pas inventé la fission nucléaire ou la mayonnaise.

Arrive Sapiens. Ils cohabitent pendant une période. Ont-ils pu s’accoupler et se reproduire ?

Pour l’argentique et le numérique, le coït a longtemps été impossible, chacun restait bloqué sur son support. Finalement, au début des années 90, le scanner est inventé, l’hybridation commence.

Seul Sapiens est resté, il a fait passer brutalement un cran à l’évolution.

Pour le numérique cela s’appelle une technologie de rupture.

L’argentique n’est toutefois pas mort, quelques archéologues nostalgiques reconstituent son habitat dans des laboratoires poussiéreux, et des universitaires cacochymes l’enseignent dans les écoles d’art. Nous avons tous en moyenne 2% de gènes de Neandertal,

Si l’espèce humaine n’est pas au bout de son évolution, et si Sapiens ne constitue pas l’ultime espèce humaine, il y aura encore des choses à inventer dans les VFX.