Haute couture contre Prêt à porter

Par Christian Guillon

Cela fait quarante ans que nous, les VFX, nous pensons faire de la haute couture (on dit « industrie de prototype »).

Après tellement de plans uniques dans des films uniques, j’essaye désormais de passer au prêt à porter, en industrialisant de l’expérimental.

La Previz On Set, un outil permettant de visualiser une préfiguration sur le plateau de ce que sera le trucage final, était conçue au départ pour produire des images provisoires. Mais les outils évoluent, et l’objectif ce sont désormais les VFX On Set, avec une optimisation de la post-production.

Ce sera désormais le « dispositif » qui produira les images, à nous d’inventer ce dispositif, sans concession sur la qualité.

Cela va démocratiser l’usage des VFX, désinhiber les scénaristes, libérer les réalisateurs, rendre le contrôle de l’image hybride aux directeurs photo, redonner la maitrise de leur travail aux chef-décorateurs, enrichir les producteurs, soulager les monteurs de la phobie du fond vert, plaire aux comédiens et bouleverser le processus de production.... Rien que ça ! Chacune de ces assertions peut facilement être argumentée. Il y a toutefois encore un paradoxe : c’est encore expérimental, et déjà industrialisé. Mais nous va comme un gant.